Autorisation de la vidéosurveillance algorithmique à Paris
Les premiers arrêtés préfectoraux autorisant l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) dans le cadre de la loi JO ont récemment étaient publiés, marquant ainsi un tournant significatif dans le paysage de la sécurité publique. Désormais, la RATP et la SNCF sont habilitées à déployer cette technologie innovante lors de match PSG/OL du 19 au 22 avril ainsi que lors du concert des Black Eyes Peas le 20 avril.
Cette décision soulève des questions quant à ses répercussions sur la vie privée et les libertés individuelles, suscitant une mobilisation des associations de défense des droits, notamment La Quadrature du Net, en première dans cette lutte contre cette avancée technologique depuis 2019.
Déployée en toute illégalité depuis des années et autorisée de façon inédite en Europe avec la Loi sur les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), la vidéosurveillance algorithmique était dans les prête pour être utilisée pour la première fois par la police. Cette anticipation est désormais réalité.
La préfecture de police de Paris a autorisé ce 17 avril 2024 l’utilisation du logiciel VSA de la société Wintics par la SCNF et la RATP. La surveillance débutera dès le 19 avril sur 118 caméras de la gare de Lyon et du pont du Garigliano à Paris. Elle concernera également l’ensemble des caméras des stations de métro et de RER des gares de Nanterre Préfecture et de la Défense Grande Arche.
Enjeux et débats autour de la vidéosurveillance algorithmique
Ces autorisations soulèvent des préoccupations quant à la transparence et à l’information du public sur les mesures de surveillance. La Quadrature du Net a mis au point un outil de recensement des autorisations préfectorales de surveillance, révélant un manque systématique d’informations sur ces pratiques.
Cet outil, dénommé « Attrap’Surveillance » (pour Automate de Traque des Termes de Recherche dans les Arrêtés Préfectoraux), analyse automatiquement les recueils des actes administratifs de chaque préfecture afin de repérer les autorisations préfectorales d’utilisation des drones et de VSA.
La vidéosurveillance algorithmique, parfois appelée « vidéosurveillance intelligente », utilise des logiciels programmés pour analyse en temps réel les images des caméras de surveillance et détecter des incidents tels que l’intrusion en zone interdite du public, les mouvements de foule dans des zones à risques, une densité anormalement élevée ou encore la présence d’un bagage abandonné.
Malgré les assurances des autorités sur l’utilisation limitée de cette technologie pendant les Jeux olympiques, les débats sur son impact sur la vie privée et les libertés individuelles persistent.
Un rapport sénatorial a récemment émis des doutes sur la pleine opérationnalité de la technologie au moment des Jeux. Il convient donc de rester vigilant face à cette avancée qui soulèvent des questions éthiques et juridiques cruciales.