Le Vatican se retrouve sur le banc des accusés suite à une plainte déposée par Alessia Babrow. En effet, l’artiste italienne, après avoir tenté de prendre contact avec l’office philatélique du Saint-Siège, a saisi la justice afin d’obtenir ses droits d’auteur. Alessia reproche alors au bureau de poste du Saint-Siège d’avoir utilisé l’une de ses œuvres sans son autorisation pour illustrer une série de timbres.
Par conséquent, l’artiste demande un dédommagement de 130.000 euros. A ce titre elle déclare «Je ne pouvais pas le croire. Je pensais honnêtement que c’était une blague» et a rajouté «Le véritable choc était que vous ne vous attendez pas à certaines choses de la part de certaines organisations».
Il se trouve que l’oeuvre dont il est question date de l’année 2019 et reprend de façon contemporaine L’Ascension du peintre allemand Heinrich Hofmann. Alessia a rajouté un coeur sur le torse du christ en inscrivant « Just Use It » et il se trouve que l’imprimé fait partie d’une série comprenant d’autres divinités, pas nécessairement chrétiennes, ayant subi le même traitement. De plus, l’oeuvre a également été affiché à plusieurs endroits dans les rues de Rome au début de l’année 2019 et selon l’artiste, le message se veut holistique et non religieux.
Le directeur de l’office philatélique du Vatican, Massimo Oliveri, s’est exprimé à ce sujet en indiquant être tombé par hasard sur l’une des représentations et l’a ensuite pris en photo pour illustrer sa collection de timbres de Pâques. Il ressort du procès que 80.000 exemplaires ont été édités et vendus au prix de 1,15 euro.
Un avocat romain spécialiste du droit d’auteur a affirmé que le droit de la propriété intellectuelle dans une grande partie de l’Europe et des États-Unis protégeait les droits des artistes, même dans le cas où une œuvre a été créée illégalement sur une propriété publique ou privée. Il a également précisé que le statut de micro-état du Vatican ne devrait toutefois pas faire obstacle à la défense étant donné que la vente des timbres s’est effectuée avec l’Italie. De son côté, le Saint-Siège a refusé de s’exprimer publiquement sur l’affaire.