Le dévoilement de ChatGTP a permis de révéler la puissance technologique des intelligences artificielles génératives et leur potentiel d’application dans tous les secteurs. Le monde du droit n’est pas exempt de ces changements illustrés notamment par la montée en puissance des legaltech et de l’utilisation d’IA comme nouveaux outils de travail.
Une intelligence artificielle générative centrée autour du droit
L’annonce par Predictice du lancement d’Assistant, une intelligence artificielle générative va dans le sens de cette tendance. Assistant a pour but comme son nom l’indique d’assister cabinets et juristes pour obtenir des réponses fiables et sourcées à des questions juridiques.
Cette IA entend également répondre aux critiques des utilisateurs d’IA comme ChatGTP qui mettent en avant des raisonnements erronés et une absence de lien avec des sources qui ne permettent pas d’assurer la fiabilité de la réponse. Pour éviter cet écueil, Predictice a connecté la puissance de GPT-4 à une base de données juridiques contenant près de 26 millions de documents mis à jour au fur et à mesure. Grâce à ce fonctionnement, l’IA se nourrit quotidiennement de millions de contenus juridiques pour agrandir ses connaissances et perfectionner la production de son raisonnement. Ce process lui permet aujourd’hui de répondre mieux et plus rapidement à des questions juridiques que la majorité des hommes.
Toutefois, Assistant n’est pas le premier outil d’IA à apparaître dans le monde du droit. D’autres comme les chatbots conversationnels LegiGPT et Ordalie.tech opèrent comme spécialistes du droit français avec la volonté de devenir le ChatGTP du droit.
L’influence des intelligences artificielles sur la profession d’avocat
Selon une étude réalisée en avril 2023 par Predictice, les IA sont déjà utilisées plus d’une fois par semaine par près de 30% de professionnels. Souvent utilisées comme outils de recherches, ou pour rédiger contrats et plaidoiries, elles sont capables de traiter des grandes quantités de données juridiques pour en extraire les informations utiles.
Toutefois, les IA ne sont pas pour autant capables de prendre la place des avocats. Elles n’ont en effet pas la capacité de générer des réflexions construites sur les principes juridiques et de mener une pensée critique ou autour de l’éthique. De même, elles ne peuvent pas apporter des conseils juridiques, plaider devant le tribunal ou encore négocier.
Il semblerait donc que les IA puissent être des outils qui augmentent l’efficacité des avocats. Toutefois la prudence est de mise pour éviter les risques de biais de données non-représentatives.
Les limites de l’utilisation des intelligences artificielles dans le droit
L’utilisation d’IA dans le droit ne fait pas l’unanimité et certains experts et professionnels mettent en avant ses risques. En effet, les IA développent un raisonnement sans prise en compte de l’éthique malgré son importance dans les décisions juridiques.
De plus, des particuliers peuvent être tentés de poser leurs questions de droit directement aux IA sans passer par un avocat pour économiser le coût des honoraires ou pour une volonté de simplicité. Il faut alors en prendre en considération le risque d’une réponse erronée qui entraînerait la personne dans l’erreur.
La place des humains ne serait donc pas remise en question et les avocats pourraient au contraire apprendre à travailler avec les IA. Dans un contexte d’absence de réglementation, l’usage des IA par les avocats pose des questions éthiques auxquelles il appartient de répondre pour en garantir une approche raisonnée.