Les procureurs de 42 États américains accusent Meta d’avoir conçu ses applications, notamment Facebook et Instagram, pour être aussi addictives que possible, et l’avoir dissimulé aux consommateurs.
Le 24 octobre dernier, les procureurs de 42 États américains ont déposé plainte auprès du tribunal fédéral d’Oakland, en Californie, contre Meta, la société mère de Facebook, Instagram, WhatsApp et Threads au motif qu’elle aurait sciemment conçu ses plateformes de réseaux sociaux pour créer une forte dépendance chez ses utilisateurs les plus jeunes.
De nombreuses études montrent désormais que l’utilisation par les enfants de ces plateformes est associée à « la dépression, l’anxiété, l’insomnie, l’interférence avec l’éducation et la vie quotidienne, et beaucoup d’autres effets négatifs ». En 2021, la lanceuse d’alerte et ancienne employé de Facebook Frances Haugen avait publié des documents internes prouvant que Meta savait que ses plateformes créaient une dépendance et pouvaient aggraver des problèmes notamment d’image corporelle.
Phil Weiser, procureur général du Colorado affirme que « Tout comme les industriels du tabac l’ont fait par le passé, Meta a choisi de maximiser ses profits au détriment de la santé publique, et plus particulièrement de la santé des plus jeunes ».
De surcroit, les plaignants affirment que Meta ne respecte pas la Loi de protection de la vie privée des enfants en ligne (Children’s Online Privacy Protection Rule – COPPA). En effet, l’entreprise collecterait les données personnelles d’enfants sans le consentement de leurs parents, ou sans le vérifier.
Les algorithmes sont aussi mis en cause. Personne ne sait vraiment sur quelles bases ils fonctionnent mis à part qu’ils sont responsables des contenus affichés aux utilisatrices et utilisateurs des plateformes du groupe Meta.
Les objectifs de ces poursuites
Les procureurs généraux ont déposé une plainte collective afin de combiner leurs expertises juridiques pour créer un front uni afin de lutter contre une des sociétés les plus influente au monde.
Les plaignants réclament pour une partie d’entre eux des sanctions financières, tandis que les autres demandent une injonction pour empêcher Meta d’utiliser certaines fonctionnalités qui seraient préjudiciables aux enfants.
Une action en justice importante
Meta, tout comme Amazon, YouTube ou encore Google, ont déjà été poursuivis ces dernières années, par l’Union européennes et les Etats-Unis pour non-respect des lois assurant la protection des enfants sur internet.
De nombreuses expertises ont permis de mettre en avant les effets négatifs des réseaux sociaux sur les compétences sociales des adolescents, ainsi que sur leur bien être mental. En effet, aucun cadre légal n’a vraiment été mis en œuvre pour protéger les enfants.
Cette action en justice représente l’aboutissement de deux ans d’enquêtes et va permettre de marquer une « limite à ne pas franchir » concernant la santé des enfants. Ces entreprises qui accordent plus d’importance aux profits qu’au bien-être de ses utilisateurs, vont être condamnées et cela permettra assurément d’améliorer les mesures de sécurités des plateformes afin que les enfants puissent naviguer en toute sécurité.