Le vendredi 26 mars dernier la Cour d’appel américaine a statué qu’un portrait du chanteur Prince réalisé par Andy Warhol, tiré d’un cliché d’une photographe, ne faisait pas un « usage équitable» de la photographie originale prise en 1981.
À cet égard, la photographe Lynn Goldsmith, gagnante du procès, mène un combat judiciaire depuis 2017 face à la fondation « Andy Warhol Foundation for the Visual Arts ». Lynn Goldsmith avait reproché à Andy Warhol d’avoir utilisé l’une de ses photographies pour une série d’œuvres sur le chanteur Prince. En réponse la fondation avait alors assigné la photographe dans le but de protéger les travaux mais également l’héritage de l’artiste.
Lynn Goldsmith indique être très reconnaissante de la décision qui annule le premier verdict en faveur d’Andy Warhol rendu par le tribunal du district sud de New York en 2019. Elle a affirmé à ce sujet que « Je me suis battue dans ce procès pour protéger, non seulement mes propres droits, mais aussi les droits de tous les photographes et artistes visuels de gagner leur vie en octroyant une licence à leur travail créatif ».
En effet, c’est en 1981 que la photographe a capturé le portait de Prince et dont le magazine Vanity fair se l’était procuré pour la somme de 400 dollars. Par la suite, ce même magazine avait alors demandé au maître du pop art de retravailler la photo pour un article en l’honneur du chanteur Prince. Andy Warhol a réalisé sa mission en contrastant et colorant en rouge et violet le cliché. Quelques années plus tard, ce dernier créa une série de 16 autres œuvres intitulée Prince Series basée sur la photographie originale.
Ce n’est qu’en 2016, à l’occasion du décès de Prince, que Lynn Goldsmith a découvert ces œuvres reprenant son cliché. En effet, la maison d’édition Condé Nast a fait paraître à cette occasion un hors-série présentant l’œuvre de Andy Warhol et n’accordant aucun crédit à la photographe.
L’avocat de la fondation avait alors affirmé que « les œuvres de Warhol étaient des créations entièrement nouvelles ». Et de l’autre côté l’avocat de Lynn Goldsmith a expliqué que «la décision contribuait à faire valoir les droits des photographes, qui risquent de voir leurs œuvres détournées à des fins commerciales par des artistes célèbres sous le couvert d’un usage loyal».